Les managers semblent condamnés à une course effrénée après des objectifs en constante évolution. Ils se sentent alors indispensables, comme des urgentistes constamment dans l’action et confrontés à toujours plus de nouvelles urgences.
Or, si le management consiste à conduire l’action collective, on pourrait se demander ce qui rend indispensable la présence du manager…
Une organisation efficiente n’est-elle pas en mesure d’être « libérée » de son encadrement ?
C’est ainsi que James March, professeur émérite de l’Université Stanford, a montré que la présence d’un chef indispensable est le symptôme d’une organisation inefficace. Une organisation bien gérée présuppose que ses membres savent ce qu’ils doivent faire, qu’ils sont qualifiés pour cela et que le système a mis en place les process nécessaires pour faire face aux éventuelles déficiences. Ce qui revient à dire que le manager n’interviendrait qu’en dernier recours face à un problème totalement imprévu. L’expérience des acteurs de l’entreprise, son organisation conduisant au fil du temps à réduire ces imprévus et les écarts qui peuvent en découler. Dès lors, les dirigeants deviennent de moins en moins indispensables. Leur but serait alors de devenir inutiles. Les plus compétents étant ceux qui n’hésitent pas à s’éloigner de leur entreprise, à s’exposer à de nouvelles idées, à prendre du recul et de la distance.
Source : HBR