On nous invite à suivre les pas d’individus ou d’organisations gagnantes en partant du principe leurs traces nous conduiront inévitablement à reproduire ces succès. En tous les cas, c’est ce que promettent de nombreux conférenciers et consultants, qui peuvent aller jusqu’à définir des trajectoires de succès se basant sur l’analyse de ces parcours pourtant si différents les uns des autres :
Or, toutes ces approches ne prennent pas en compte le biais du survivant. Pour effectivement démontrer que les méthodes utilisées par les gagnants sont les plus efficientes, il faudrait également s’assurer que ceux qui ont échoué – « les perdants » – n’ont pas utilisé les mêmes.
Le plus souvent nous préférons focaliser notre attention sur les gagnants plutôt que sur les perdants. Imaginons que vous donniez l’occasion à des rats d’activer un dispositif leur permettant de passer des ordres en bourse. Il est possible que l’un d’entre eux fasse des gains non négligeables. Vous allez alors vous retrouver à tenter de repérer ce qui distingue la réussite de celui-ci parmi tous les autres. Nous prêtons à cet individu des qualités hors normes alors même qu’il a tout simplement eu de la chance et qu’il a survécu. Il convient donc d’apporter autant d’attention, voire plus, aux conditions d’échec…
Source : HBR